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Esquisser une théorie organisant la rémunération équitable des créateurs – et ayants droit – dans l'espace de l'art traditionnel africain, tel est le projet du présent article qui entend ainsi délimiter les traits d'une propriété intellectuelle, précisément brouillée par une tradition de production anonymée. Il apparaît que la filiation de la création dans l'art se ramifie en  deux perspectives. L’une pose l'artiste comme un créateur individuel. L’autre perçoit l'auteur comme un strict d'œuvres dont la paternité ne peut lui être exclusive. Dès lors, comment surmonter la contradiction entre approche individualisée et perspective plurielle de la filiation du produit artistique ? Si l'œuvre d'art ne doit tenir que de l'action d'un auteur donné, comment restituer la part d'influence héritée de la tradition, explicite ou implicite ? L'œuvre, en art, est-elle le produit d'un démiurge autarcique ou la face émergée d'une sédimentation de créations ? Mais plus fondamentalement, comment rendre aux auteurs de pièces relevant de l’art traditionnel d’Afrique les droits liés à leur propriété intellectuelle en l'absence à la fois d'une culture de signature des créations et d'un système transversal de perception et de répartition des droits ?

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