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L’Aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane est un classique de la littérature africaine. Il présente un double intérêt littéraire et théosophique en tant qu’œuvre qui renouvelle la question identitaire sur un plan culturel, mais également sur un plan théologique. La particularité de ce texte est qu’il est d’un potentiel interrogatif, transhistorique et transculturel. Véritable point de rencontre entre les cultures africaine, orientale et occidentale, cette œuvre de Kane est d’une interculturalité dynamique, non clivée, et d’une intertextualité féconde. La culture orientale y est un lieu de partage entre l’Afrique et l’Orient, en ce sens qu’elle est un outil de transfert d’une foi et d’une voie de salut post mortem au sein d’un peuple jadis païen. La culture occidentale y est un vecteur d’émancipation et une voie d’accès à un salut matérialiste et immédiat. La mise en perspective analytique de ces rencontres permet un cadrage méthodologique. Celui-ci autorise à considérer la quête spirituelle du héros du roman comme une quête à caractère métonymique. À l’arrière-plan du voyage de Samba, l’auteur expose la grande aventure culturelle d’un peuple à la confluence de plusieurs cultures. La recherche d’une identité singulière dans ces processus d’acculturation et de transformation sociale passe par une quête identitaire problématique [1] et un désir d’histoire fantasmatique [2].

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