RevueCra

L'étude de la lutte contre la subversion communiste au Gabon révèle l'histoire de l'anticommunisme en Afrique au temps des décolonisations. Elle montre également comment un État en formation construit l'ordre public et la sécurité sur fond de menaces et de crises dite « subversives ». S'appuyant sur des dispositifs politiques, administratifs, judiciaires et policiers, la lutte anti-subversive se concrétise par la surveillance et la neutralisation des éléments considérés comme subversifs, le contrôle de la presse, la réglementation du maintien de l'ordre puis la réforme des services de sécurité. Or, le communisme ne parvient pas à s'implanter au Gabon. L'endiguement de la subversion apparaît davantage comme une lutte préventive qu'une guerre contre un ennemi réel et identifié. L'Administration coloniale s'inscrit en réalité dans une campagne anti-communiste alimentée depuis Paris. Les autorités gabonaises s'approprient la classification des menaces sécuritaires élaborée par leur partenaire français.

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