- Aujourd'hui: 17/02/2025
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L’OUA/UA A L’EPREUVE DE LA NOTION DES CHANGEMENTS ANTICONSTITUTIONNELS : L’AFRICANISATION DE LA PAIX EN QUESTION (XXE–DEBUT XXIE SIECLE)
Résumé : La présente réflexion est un regard critique porté sur les changements anticonstitutionnels de gouvernements, compris comme un élément de la pluralité typologique des coups d’États en Afrique. Il met en exergue la prise en compte de cette pratique antidémocratique depuis l’OUA jusqu’à l’UA, non seulement dans les politiques de paix continentale, mais également dans la conception du principe de bonne gouvernance. Toutefois, si prise en compte il y a eu, force est de constater que la question des changements anticonstitutionnels de gouvernements comme facteur d’instabilité n’est que marginale, au regard de son traitement par les Organisations africaines. L’analyse de ce phénomène, en croisant les sources institutionnelles et la littérature spécialisée dans une perspective holistique des politiques africaines de sécurité, conduit à la conclusion selon laquelle il y a un véritable vide juridique et institutionnel entretenu par un système « un-gouvernant », lui-même organisant l’OUA/UA, qui entrave le règlement définitif de cette pratique conflictogène. Elle fait partie, en définitive, des nombreuses zones d’ombre de l’africanisation de la paix.
Abstract: The present reflection is a critical look at unconstitutional changes of government, understood as part of the typological plurality of coups d'état in Africa. It highlights the fact that this anti-democratic practice has been taken into account, from the OAU to the AU, not only in continental peace policies, but also in the conception of the principle of good governance. However, if the issue of unconstitutional changes of government as a factor of instability has been taken into account, it has to be said that it is only marginal in terms of its treatment by African organizations. Analysis of this phenomenon, cross-referencing institutional sources and specialized literature in a holistic perspective of African security policies, leads to the conclusion that there is a veritable legal and institutional vacuum maintained by a "one-governing" system, itself organizing the OAU/AU, which hinders the definitive resolution of this conflict-generating practice. Ultimately, it is one of the many grey areas in the Africanization of peace.
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